Résumé de l’exposé du Docteur L. PIRNAY

Spécialiste en médecine physique et réadaptation fonctionnelle.

 

laurence.pirnay@cnrf.be

 

 

Que se passe-t-il dans le corps ?

 

L’aphasie résulte généralement d’une lésion au niveau du cerveau cortical gauche, associée le plus souvent à des lésions sous-corticales. Il existe différents types d’aphasie en fonction de la localisation et de l’étendue de la lésion.

 

Si l’ancienne classification stricte a tendance à être abandonnée, il est cependant commode de s’y référer :

 

      Aphasie de BROCA :

 -diminution de la production

 -lésion frontale gauche

 -+ souvent hémiplégie droite en raison de la proximité des aires de la sensibilité et de la motricité.

 

       Aphasie de WERNICKE :

 -aphasie fluente avec parfois un langage inintelligible (jargon) - !! à la compréhension

 -+souvent hémianopsie en raison de la proximité des aires de la vision.

 

 Etiologie

 

Problème focal aigu ou progressif

En grande majorité due à un  AVC (accident vasculaire cérébral) mais l’aphasie peut aussi résulter d’un traumatisme crânien, d’une tumeur, d’une encéphalite ou d’une maladie démentielle.

L’AVC concerne 22000 patients / an en Belgique.

 ->accident ischémique transitoire (80% des cas) = blocage du débit sanguin dans une artère cérébrale

 ->hémorragie cérébrale = saignement dans le cerveau en raison de la rupture d’une artère cérébrale.

 

Toute lésion cérébrale entraine une perte de fonction dans la région affectée quelle que soit la nature de la lésion ; le type de déficience sera lié à la localisation et à l’étendue de la lésion.

 

La réadaptation

 

-De préférence par une équipe pluridisciplinaire dans un centre de rééducation

-Face à l’organisation cérébrale modifiée, la rééducation joue un rôle d’activateur qui favorise la récupération.

 ->recrutement d’autres aires cérébrales ; implication d’aires associées

 ->renforcement des connexions.

 

La famille joue un rôle-clé dans la communication avec l’équipe.

 

La récupération peut être très rapide dans les premiers mois notamment dans les 10 premiers jours en raison de la diminution de la taille de la lésion. Par la suite, la plasticité cérébrale intervient.

Des progrès sont possibles longtemps ; il est donc important de poursuivre la rééducation.

 

Le pronostic de récupération semble meilleur chez les femmes ; l’âge, le niveau social ou d’éducation semblent avoir peu d’incidence.